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Audrey HEPBURN, une authentique Lady
PAR ARIANE VALLET

Née dans une famille aristocratique le 4 mai 1929 à Bruxelles, Audrey Hepburn laisse, dans le panthéon cinématographique du siècle dernier, l’image de la grâce incarnée. Issue du second mariage de sa mère, Ella Van Heemstra, baronne néerlandaise, et d’un père banquier, Joseph Hepburn-Ruston, d’origine anglo-irlandaise, elle fut une des actrices les plus atypiques de sa génération.

Taureau Ascendant Verseau, sa carte du ciel expose immédiatement un contraste entre une nature pragmatique qui privilégie la routine et une façon d’aborder le monde empreinte de fantaisie et de liberté. Mais c’est la dominante aquatique – Lune opposée  Neptune sur l’axe de l’horizon - qui donne la tonalité majeure du tempérament. L’élément Eau met l’accent sur la malléabilité, la sensibilité, l’imagination, la subjectivité. Très réceptif, intuitif et émotif, le sujet fait preuve de compréhension, de tolérance et de compassion vis-à-vis des autres. Sa finesse de perception et sa capacité d’empathie le mettent en osmose avec ce qui l’entoure.  Cette configuration souligne l’importance de l’image maternelle – Lune « introjectée » en maison I – qui pèse puissamment dans la psyché du sujet mais  se trouve comme « noyée » dans le signe des Poissons. En effet, la Lune symbolise la capacité à former des images - représentation intérieure, imagination et mémoire – ainsi que le sentiment de sécurité intérieure du sujet. Dans ce signe archaïque, informel, ataraxique, matrice contenant les potentialités de tous les autres signes du zodiaque (analogique du principe de nirvana selon Freud), la Lune pose la question de l’état de la mère pendant la gestation et de la difficulté du sujet à se séparer de son imprégnation pour s’en différencier. Cette position angulaire signe une forte dépendance à l’environnement.  Son opposition à Neptune évoque un manque de repères, une propension à se laisser submerger par les émotions, la tentation de chercher la sécurité dans la fusion. En maison VII, lieu de l’altérité, la quête de l’autre idéalisé risque donc de se révéler source de désillusions. L’affectivité est envahissante, le besoin d’évasion lancinant. Audrey Hepburn était vulnérable et insécurisée. La thématique Neptune / Poissons fait état d’une perméabilité, d’une porosité psychique, d’une tendance à la fusion, voire de la tentation du sacrifice. La vie de couple d’Audrey mit en acte cette dimension à travers des partenaires décevants. C’est pourtant cette féminité fluide qui signe le thème natal de l’actrice. Les grands metteurs tels que Billy Wilder, Stanley Donen, Blake Edwards ou George Cukor ne s’y sont pas trompés. Ils ont parié sur son charme, son allure, sa classe et sa capacité à refléter les états d’âme qu’ils souhaitaient lui faire exprimer. Notons que sa Lune gouverne sa maison VI,  secteur de la santé. La sienne est fragile.  A trois semaines son cœur s’arrête. Sa mère la réanime.

Ses parents ne s’entendent pas. En 1935, on l’envoie en pension en Angleterre. Son père, sympathisant nazi, quitte alors la famille (deux demi-frères du premier lit maternel) et disparaît sans laisser d'adresse : «l’événement le plus traumatisant de sa vie » selon ses propres dires. Cette année là, Pluton transite son Mars et Saturne sa Lune. Neptune s’incarne dans cette disparition vécue comme anxiogène et frustrante.  L’enfant est touchée de plein fouet. La violence latente de la conjonction natale Mars – Pluton « s’actualise ». La séparation parentale est intériorisée comme dévastatrice et laissera des traces indélébiles en elle d’autant dans ce signe familial du Cancer, demandeur de calme et de protection. On peut imaginer que les disputes incessantes de ses parents aient suscité en elle des peurs viscérales bien « plutoniennes ».  La conjonction Mars / Pluton pourvoyeuse de résistance et de force de régénération dans ses aspects harmoniques est d’abord un noyau d’agressivité que le sujet est poussé à rencontrer dans sa vie soit en l’exprimant envers autrui, soit en le subissant ou le retournant contre lui. Dans le thème d’Audrey, les deux planètes se trouvent en dissonance d’Uranus, gouverneur du thème natal, ce qui augmente leur nocivité. Sa mère avait rapatrié Audrey aux Pays- Bas croyant bien faire mais ils furent occupés par les nazis. Tous les biens de la famille Van Heemstra furent confisqués.  Ce pôle potentiellement destructeur est de nouveau sollicité, en 1942, quand son oncle et quatre autres résistants furent exécutés pour avoir tenté de faire sauter un train. Témoin d'autres représailles dans Arnhem : « Nous avons vu de jeunes hommes mis contre le mur et abattus... Ne croyez rien de terrible que vous ayez entendu ou lu sur les Nazis. C'est pire que ce que vous ne pourriez jamais imaginer» confiera-t-elle. A cette époque, Saturne et Uranus en Gémeaux sont au carré de Neptune et de son Ascendant, Jupiter transite Pluton. Mars et Pluton, maîtres du Scorpion, ont la maîtrise de sa neuvième maison, secteur de l’étranger. Et de nouveau, à la fin de sa vie lorsque Audrey voyagera en Somalie comme ambassadrice de l’Unicef. Le pays, déchiré par la guerre, sombre dans l’anarchie et la population meurt de faim. Elle dira plus tard : « j'ai vécu un cauchemar ».

Cette opposition Lune – Neptune se trouve au double carré de Mercure. Une position dite « Apex » qui sert de point de focalisation névralgique et de lieu de résolution de la problématique initiale. En domicile de signe et de maison – Gémeaux, maison III – Mercure est le vecteur privilégié de sa vivacité piquante, de sa légèreté affichée, de son allure aérienne. Elle a besoin de bouger, de jouer, de s’exprimer. Elle veut apprendre la danse. Elle prend des cours. A la libération, en 1945, la jeune fille mesure 1,71 m et pèse 45 kilos. Elle souffre d’asthme, de jaunisse, d’anémie et d’un œdème, maux dus aux privations de la guerre. Cette sous-alimentation, alliée à une pratique intensive de la danse, lui conserveront ce corps fin et adolescent qui mettra si bien en valeur les vêtements, notamment quand elle deviendra l’égérie de Givenchy. Libellule pour Charlie Chaplin, faon pour son partenaire Alec Guiness, sa silhouette ultra fine semble bien  être celle d’une pré-anorexique. 

Pourtant, s’il y a un bien signe du zodiaque qui rend compte de notre soumission à l’attraction terrestre, c’est le Taureau. Signe de Terre, féminin, fixe, situé au milieu du printemps, il prend à contrepied les valeurs de cette saison illustrées par le Bélier impulsif qui la démarre et les Gémeaux bondissant qui préparent déjà la suivante. Lent, réaliste et attaché à la permanence des choses, le Taureau campe sur ses quatre pattes, bien enraciné dans la terre grasse et fertile des champs dont il creusait, autrefois, inexorablement le sillon. Au tempérament fougueux du Bélier qui reçoit le maître de son Ascendant Verseau – Uranus -, à la mobilité des Gémeaux et de Mercure en maison III exprimant un irrépressible besoin d’expression, le Soleil d’Audrey dans ce  signe charnel gouverné par Vénus lui alloue une patience bienvenue, une détermination calme et le goût de la nature dans laquelle elle trouvera un havre de paix compensateur de ses blessures. Ce Soleil conjoint Jupiter, situé en maison II - secteur des dons, des talents et des gains – lui procura une réussite financière conséquente. Il est vrai que le Taureau attache de la valeur à ses possessions, matérielles comme affectives.

Au sortir de la guerre, elle s’embarque de nouveau pour Londres où elle poursuit ses études et travaille comme mannequin. Uranus transite son Fond du Ciel : rupture, remise en question. Trop grande pour devenir danseuse étoile et manquant de bases techniques, elle doit se résoudre à abandonner sa vocation en 1948, ce qui décidera de son destin. Si la planète culminante du thème natal de l’actrice, Saturne, en maison X, en double domicile, traduit la personnalité sévère et rigide de sa mère, ses aspects harmoniques à la dissonance Lune / Neptune lui proposent une voie de sortie pour s’investir dans la sphère professionnelle. Moralité, réserve, contrôle de soi, distance et persévérance, voilà des qualités sur lesquelles Audrey a pu s’appuyer pour ancrer solidement sa carrière, se réaliser sur le plan personnel et effectuer les renoncements nécessaires. Jupiter, planète d’expansion et deuxième maître d’Ascendant du thème natal d’Audrey est maître de la maison X, la carrière.  Le facteur « chance » va jouer dans sa vie. Ses dons pour les langues étrangères (elle en parle couramment quatre) ont-ils joué ? Elle n’a pourtant qu’une ligne de texte dans la comédie musicale High Button Shoes pour laquelle elle est engagée. D’autres spectacles vont s’enchaîner. Elle passe à la télévision. Les propositions arrivent. Pluton et Neptune sont harmoniques à son Milieu du Ciel, Uranus forme son premier carré à lui-même. Le papillon sort de sa chrysalide.

En 1951, elle tourne Monte Carlo Baby sur la Côte d’Azur. Colette la découvre et jette son dévolu sur elle, persuadée qu’elle sera parfaite pour le rôle de son héroïne Gigi dans la pièce qui part se jouer à Broadway. Audrey et sa mère traversent l’Atlantique. Uranus est sextile au Soleil, Jupiter sur l’Ascendant et la Lune. Le cinéma la réclame. Elle enchaîne avec Vacances romaines. Sa carrière est lancée. Sa filmographie  va s’enrichir au fil des années. Lors d'un dîner, Gregory Peck présente Audrey Hepburn à l'un de ses amis, Mel Ferrer, déjà divorcé deux fois et père de quatre enfants, de douze ans son aîné. C’est le coup de foudre mutuel. Pluton est trigone à Vénus et  Uranus à son carré. Récompensée par le Tony Award de la meilleure actrice de théâtre pour son rôle dans Ondine, elle doit néanmoins arrêter les représentations car elle  souffre d'épuisement – elle fume un paquet de cigarettes par jour - et a maigri. Mel Ferrer la rejoint en Suisse et la demande en mariage, ce qu'elle accepte malgré l'objection de sa mère. Mariés civilement le 24 septembre, ils confirment leurs vœux le lendemain lors d’une cérémonie religieuse. Audrey est enceinte. En octobre, première fausse-couche et grande déception. Sa Lune également maîtresse du secteur V, les amours et les enfants, associe l’affectif à la santé et laisse deviner d’éventuelles difficultés dans ces domaines. Elle fait la connaissance du couturier Hubert de Givenchy dont elle devient la muse et tourne avec les plus grands acteurs d’Hollywood et les réalisateurs les plus réputés de 1954 à 1966. Son fils Sean vient au monde  le 17 juillet 1960 mais très vite des conflits vont se faire jour au sein du couple. Audrey obtient le rôle principal de My Fair Lady. Le film qui sort en 1964 est un succès. Son mari, également son producteur, lui met la pression pour travailler mais ne se gêne pas pour la tromper. A partir de 1967, les différends conjugaux s’enveniment. Ils se séparent. Uranus et Pluton célestes, conjoints en Vierge, en VII -  secteur de la relation - sont arrivés au carré de son Milieu du Ciel. L’axe du Méridien secoué, les bases d’Audrey vacillent. C’est la rupture. Elle change d’orientation.

En 1968, Audrey est séduite par le Dr Andréa Dotti, psychiatre italien de dix ans plus jeune qu’elle. Saturne transite Vénus réveillant la structure qui associe amour et danger, le carré à Mars / Pluton. Ils se marient le 18 janvier 1969. Le couple s’installe à Rome. Le 8 février 1970, Audrey devient maman pour la deuxième fois d’un garçon, Luca. La presse à scandales se fait le relais de la vie de noceur de Dotti. Audrey tente de recoller les morceaux jusqu’à la fin des années 70 mais son union finit par sombrer. Elle trouve un exutoire dans le travail. Après sept ans d’absence, elle revient à Hollywood pour « La Rose et la Flèche » de Richard Fleisher avec Sean Connery. Finalement, c’est auprès de Robert Wolders, un hollandais, qu’Audrey trouve enfin une bouffée d’air pur. Il sera son compagnon jusqu’à la fin de sa vie. En 1988, l’actrice est choisie comme ambassadrice de l’Unicef et en accepte la charge. Très concernée par la détresse des enfants, cette altruiste : « avoir une chance de sauver un million d’enfants est un don de Dieu » !  Mais cette charge l’éprouve. Pendant deux ans, Pluton, en maison VIII,  transite à l’opposition de son Soleil et de Jupiter, maître de X, le destin, exerçant un travail de sape souterrain. En 1992, quand Saturne arrive au carré du Soleil, elle apprend qu’elle est atteinte du cancer du colon. Elle meurt quelques mois plus tard, le 20 janvier 1993. Son corps sera inhumé dans sa propriété suisse, « La Paisible », un qualificatif bien Taureau ! Elisabeth Taylor déclare : « Dieu a maintenant l’un des plus beaux anges qui soient, et qui saura exactement que faire au paradis ».
© 2011-01-26

  • Audrey Hepburn, histoire d’une femme d’exception, Donald Spoto, Editions Hors-Collection.
    Audrey, une vie en images, Carol Krenz, Éditions Soline.
     Audrey Hepburn, souvenirs et trésors d’une femme d’élégance, Erwin-Diamond, Édition Naïve.

 

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